DIVAGATIONS AOÛTIENNES

DIVAGATIONS AOÛTIENNES

Bonjour à tous,

Cela faisait un moment que je n’avais rouvert le blog, la pause qui se situe sous la ligne de portée (« la demi pause pose, la pause ne pose pas » - petite astuce mnémotechnique pour élèves interrogatifs face au petit rectangle noir de la partition) était impérative.

Je me demande parfois à quoi bon un blog, à quoi bon causer musique, à quoi bon tenter de partager...
A l’inverse, des prises de position dignes souvent, indignes parfois prouvent que, malgré tout, hors des circuits balisés du professionnalisme de critique et « de presse » musicale, la blogosphère des passionnés reste active, engagée, franche et même objective.

Faire découvrir ? Je ne sais trop... l’offre médiatique dépasse la demande.
Cette surenchère de titres au kilomètre, cache beaucoup de misère artistique et créative, mais elle cache aussi de belles productions et pépites – le hasard peut guider, le conseil peut aider, la passion des un(e)s et des autres, selon qu’ils soient avisés, blogueurs(ses) ou musicien, mélomane... chargée d’enthousiasme ou de conviction oriente dans une jungle en forme de labyrinthe, présentant en face de l’auditeur tant de chemins à suivre qu’on se prend parfois à devenir un explorateur sonore...

Je vais souvent visiter mes amis Chris, Charlu ou encore Dev’, ils font le bon boulot pour moi, un tri affectif et sélectif dans lequel je sais me retrouver à quasi 80% et qui me fait gagner un temps précieux, tout en prenant une autre voie que celle toute tracée des autoroutes médiatiques.
Des guides donc, qui mettent l’accent sur le bon titre, sur la bonne anecdote avec les mots pour diriger en restant simples, réfléchis et soucieux de transmettre avec leurs personnalités, leurs plaisirs respectifs, tel projet artistique.

Eté studieux tant que musical, comme chaque année...
Le bol d’air qui remet les doigts sur les claviers, qui dérouille les engourdissements, qui éveille l’esprit et puis le retard d’écoutes à tenter de récupérer, l’envie de découvrir justement les petites perles chroniquées par ci par là.
Il y a aussi l’écoute axée pédagogique – trier, choisir des morceaux afin d’avoir une matière à faire bosser aux élèves. Ce travail est à la fois attentif, sélectif, chargé de plaisir, de minutie, chaque titre passe par plusieurs moulinettes pour se retrouver dans un classement qui n’est pas forcément celui du seul plaisir que j’éprouve à l’écouter.

Dans ces moments où l’écoute se veut pertinente, des constats personnels sur un début de XXIe siècle de « création musicale » mais aussi sur l’actuelle condition professionnelle de la musique m’interpellent...

A qui le tour d’ouvrir une nouvelle brèche musicale, de sortir des sentiers battus et revisités pour aller, ce même sur des postulats culturels existants, ne serait-ce... qu’ailleurs...
Des Miles, Trane, Duke, Prince, Stevie, John Adams, Reich, Stravinsky, Bowie, Peter Gabriel, Fripp, Eno, Floyd/Waters/Gilmour/Wright, Bley et autres Garbarek, Ornette et autres Coleman (Steve), James B, Jimi, Doors... les décennies du XXe regorgent de novateurs, précurseurs, défricheurs, chercheurs en tous genres et espèces musicales.
XXIe, en vieux has been, certainement, je cherche...

J’accroche par ci, par là sur des repreneurs de flambeau, sur des personnalités aux univers identitaires : un Wilson, un Eels, quelques Alabama Shakes, Nils Frahm sera(ait) peut être un de ces représentants de l’idée d’aller chercher ailleurs.

Ailleurs que où...
Que dans le rythme et ses facettes dont il reste forcément à explorer.
Que dans la science harmonique surexploitée, tordue à l’excès, ou simplifiée à l’insuffisance en 4 chords sans essence, sans idée, sans idéal, sans rien...
Que dans le son devenu arbre de plus en plus immense cachant de façon imposante la racine créatrice, l’essentiel sur lequel repose – ou reposait encore – l’émotion musicale.
Que dans le déballage virtuose devenu sur-technicité à son propre service, oubliant de servir cet acte appelé musique.
Que dans l’improvisation devenue, en place de langage d’échange naturel ou de reflet de personnalité, acte scientifique chargé de théorèmes, de calculs ou encore de clichés, de récup’, engluée dans des traces pour lesquelles l’étiquette blues ne veut plus dire grand-chose tant l’oubli de sa vérité et de sa profondeur d’âme semble être légion.
Que dans le format de forme, la chanson devenue stéréotype, le mode du standard devenu commun ou se croyant encore obligé, l’idée symphonique se référant encore à la science de Haydn, malgré la démesure osée des Mahler ou Bruckner...
Que même dans la seule idée mélodique, cette substance accrochant l’émotion, la mémoire, capable de bouleverser, de rester à l’éternel dans l’esprit, de figer la pensée.

Dépasser tout cela, reprendre des idées et les détourner, chercher vers de nouvelles contrées...
Ce XXe siècle désormais passé a déployé à l’échelle planétaire la donnée créatrice.
Des chercheurs, des créateurs, des génies aussi (Pierre Henry, l’école de Vienne, les minimalistes et répétitifs, les Beatles, Floyd, Trane ou Miles, Debussy, Ravel, Fauré), sont passés ou ont été relayés au fil des décennies par le support médiatique et commercial de plus en plus présent, omniprésent puis incontournable.
Par l'accélération avec le net, par l’accès à tous et pour tous de tout ou de rien - la musique, la création et l’artistique y sont entrés en se faisant happer par cette spirale inéluctable, incontournable, immuable... mais aussi... obligatoire.

La « facilité », l’illusion commerciale présentée en rêves instantanés a petit à petit pris une place prépondérante en « désacralisant » l’acte créatif pour le banaliser, faisant croire à tout à chacun qu’il suffit de jouer trois accords de guitare séculaires dans un ordre ou en désordre réflexes en posant dessus une mélodie dont la première note et chacune des suivantes sont induites de fait pour se prétendre « compositeur, « créateur, voir s’estimer « artiste »...
Pas neuf, certes que cela...
Juste bien plus commun, bien plus banalisé et forcément plus universel qu’avant.

Je sais un peu cuisiner, agencer des bases afin de faire un repas familial sympa, de là à prétendre être équivalent à un chef cuisinier...
Je suis bien obligé de me vautrer sous mon évier qui fuit afin de resserrer avec mes outils et une volonté d’éviter l’inondation générale (en coupant l’arrivée d’eau) mon appart’... mais comme pour les réparations de ma voiture il m’est préférable et sécuritaire de faire appel à la profession qui m’offre service, sécurité et forcément compétence.
Ce phénomène Brico/Casto est lui aussi devenu bien présent  en art... et en musique pour ce qui m’intéresse, en particulier.

De nombreuses questions, de nouveaux comportements professionnels doivent se faire jour, car, comme pour toutes les branches de métier (la musique en est un que l’on soit instrumentiste ou créateur) les offres quantitatives et illusoires commencent à prendre le pas sur les savoir-faire, autrement dit, sur le métier.
La portée de constat de non dimension de la créativité musicale actuelle, du moins sur l’évidente masse d’informations auxquelles nous sommes soumis, celle qui nous est « imposée » et qui régit les oreilles de la majorité des personnes, a des conséquences encore plus lisibles sur les ramifications professionnelles de la musique.

Ce constat je l’ai cruellement fait cet été.
Il m’était apparu les années précédentes, mais ne m’avait réellement touché dans mon quotidien.
Cette fois il m’aura également fait réagir.
Dans le domaine complexe de la pédagogie comme dans celui du « spectacle », on veut aujourd’hui servir du fast food, de la poudre aux yeux et de de l’illusoire à tout à chacun.

Pédagogie...
On va certainement bientôt pouvoir se prétendre élève de telle ou telle pointure, célébrité, car on aura « suivi » ses cours via des plateformes à fric. Diplômé par internet d’une célébrité ayant trouvé 5 mn dans son emploi du temps pour divulguer quelques astuces de son jeu en tuto, me voilà bientôt affublé du terme de professionnel...
Une extrapolation ?... on en reparlera en temps utile.
Je reçois nombre de futurs musiciens au jeu mimétique indiscutablement précis voulant avancer autrement qui me disent qu’ils ont « appris la musique »... sur YouTube... capables même de me citer leurs « professeurs ».

« Spectacle »...
Alors (et là c’est une réalité), me voilà parti, muni des quatre accords de guitare en position 1  déplaçables uniquement par le biais du capodastre ou par le transpositeur + ou – du clavier pour affronter les scènes.
DO, FA, SOL, LA mineur pour le piano...
MI, LA, SI, Do dièse mineur (parfois) pour la guitare et le power chord M ou m...
Ca y est je sais jouer le dernier Rihanna, je fais la pompe sur le dernier sauc’ de Justin Bieber, de Beyonce, en cover car acoustique (deux termes à la mode et porteurs) et me voilà un pro...
On se met alors à quelques-uns et on est un « groupe de pros » et si, de surcroit, là-dessus, au karaoké ou au stage de coaching vocal auquel on s’est inscrit car on s’est dit qu’en chantant on augmenterait son potentiel commercial, on a fait la rencontre d’une blonde platine avec un brin de voix, c’est parti, on va affronter le monde.

C’est une caricature ?...
Non !
C’est de plus en plus une réalité.

Cette réalité inonde l’été de sa médiocrité, son côté sympa et amateur affiché pose l’image décontract ‘ en exergue.
- « C’était comment ce groupe ? »
- « Sympa, cool, jolie chanteuse, des mecs décontract’s, y jouaient des trucs que tout le monde connait... »
- « Bon ok, mais musicalement, bref la musique quoi... »
- « Ah... la musique ? Bah, j’sais pas. Y jouaient des trucs qu’on écoute à la radio, alors, bon ça plait, on a chanté avec eux, on a fait la fête... »

Je vous vois arriver...
Les Stones à leurs débuts, les Beatles... et tant d’autres...
Oui.
Mais le « terrain » était neutre, vierge et ils ont très vite eu l’intelligence de progresser (et les moyens de la faire), par honnêteté, par envie, par conviction, par éthique aussi.
Et ils ont bossé... Dieu qu’ils ont bossé...

Là je vois des zozos faisant tourner en boucle les 4 accords de Get Lucky, juste parce que c’est un tube, qu’il est en quatre accords et non parce que ça groove, qu’il y a au passage des grattes, beats et lignes de basse de fous et que la substance initiale de ce titre n’est pas juste dans la simplicité apparente qu’ils ont fait évidence et dont ils se satisfont.
Ils ont récupéré la grille et les positions d'accord sur le net, ont à peine écouté l'original en vitesse sur leur téléphone ou leur PC aux mini enceintes, cette superficialité est leur acte commun, la substance de la musique n'est pas, n'est plus.
Je rejoins la pédagogie... quelle belle porte d’entrée que ces autre accords de Get Lucky pour... le funk, l’histoire et l’étude du « style » Rodgers, la réinjection du funk dans le disco, la tourne, nom d’une pipe de Cogolin... LA TOURNE !...
Ces mecs ne tournent pas... ils détournent l’éclat de génie en médiocrité.

La banalisation, le simplisme et la médiocratie ont cerné la musique.
Ce constat ne me plait pas.
Il ne me désespère pas non plus.
C'est un fait qu'il faut tenter de contrer.

C’est un cercle et un enfermement tant commercial que politique, arrangeant, relayé par toutes les strates de médias qui accélère la dinosorisation d’une vision du « métier » qui va, soit réagir soit s’engloutir.
Cette réalité n’affecte pas encore tout à fait les quelques passionnés dénicheurs de ceux qui veulent échapper à cette règle.

Elle fait aussi réagir communément une part de la profession bradée (ces zozos s'affichant amateurs , de plus, cassent les prix et fracassent la profession), mise à mal et déloyalement dénigrée – elle s’était souvent positionnée en élite, la voilà qui va devoir s’adapter et se réapproprier un espace vital car professionnel (entendez par là, dont ils vivent).

« Il faut de la tolérance, de la place pour tous et laisser chacun s’exprimer » me disait cet été une collègue...
Certes, mais, en musique, comme dans n’importe quel domaine d’ailleurs, la banalisation de la parole médiocre ne doit pas prendre place à la réflexion, à l’intelligence, à la pensée.
D'ailleurs, c'est paradoxal et cependant logique, cet été, je n'ai jamais entendu autant de musique, partout la banalité, le même  "discours", les mêmes titres, l'uniformité.
La campagne électorale a chargé la sphère de redite, de commun, de médiocre et de pouvoir populiste, d'idées flash, de pensées tiroirs - finalement la musique commune de l'été entre dans la même catégorie de médiocrité.
Le bon vieux Johnny, pour faire rock, la désintégration de Céline Dion, pour faire vraie chanteuse, le Happy, pour faire black, le Rehab, pour faire rebelle, Rihanna pour faire "actuel" et même un coup de Sting pour faire musicos...
Partout pareil, pas une trace d'idée, d'originalité, de sens... même dans ces "covers". Juste la reprise simplissime avec de faibles moyens et sans idée de ces titres en banalisation absolue.

La problématique est donc d’ériger la banalité en créativité, le vide de pensée en génie, le fait de jouer trois notes de musique en « originalité » tant personnelle que sociale – ces manques de discernements culturels et éducatifs sont désormais là, installés, bien positionnés et ils font « commerce ».
Ils sont désormais, tant au niveau des acteurs que des auditeurs, comportementaux.

Le chemin a été long mais savamment orchestré en éducation comme en médiatisation ou encore en politique pour en arriver là.
La résistance à cela est et heureusement existe.
Elle est encore et doit rester vive et active.
L’art n’est pas un vain mot mais le gagner va devenir de plus en plus difficile.
Le statut d’artiste comme celui de star s’est revêtu d’une couche de banalité et de banalisation outrancière.
Combien de gratteux à deux balles rencontrés sur les scènes de cet été se prétendant et se présentant artistes et se croyant stars justes parce qu'ils montent un escalier leur permettant d'être sur une scène, juste au dessus d'autrui, devenu le temps d'une heure, commun...

Quant à la création... j’écoute, je cherche, je défends, j’espère... oui, j’espère qu’un jour en ce XXIe siècle là, une lumière sonique nouvelle et neutre sortie d’un espace autre, ou venue d’un ailleurs choquera mes sens auditifs et affectifs.
Qui sait, par ces blogs LA pépite émergera... restons en éveil.

Un Miles...
Un Trane...
Un Glass...
Un Berg...
Un Gershwin, Bernstein...
etc... etc...

Cette liste que vous saurez augmenter tant les deux X de ce siècle qu’on a du mal à oublier, lorsque l’on est génération de l'entre deux, ont été multiples, rapides et effervescents en actes créatifs.

L’été se termine donc – la musique y est restée dans sa sphère de banalité, telle une série télé du soir, aux mêmes refrains, aux mêmes sujets, aux mêmes actrices et acteurs, aux mêmes environnements et cadres d’expression.

Qui sait... cet automne...

Merci Chris, Charlu, Dev’ de votre fidélité et de votre pertinence, de vos engagements respectifs à chercher à passionner, intéresser, interpeller... le net permet aussi ceci.
Tout n’y est pas négatif, c’est juste ce qu’on en fait...


Et en ce jour, une pensée pour les barcelonais, j’aime leur ville, leur vie, leur culture...
leur musique... et ces divagations ne sont que futiles face à l'horreur qui elle aussi tend à se banaliser, constat d'autant plus malheureux qui lui m'attriste.







Commentaires

  1. Déjà merci pour nous avoir gentiment cité. A part cela, limite crépusculaire le texte, l'attentat de Barcelone en filigrane? Un sens trop aigu d'une décadence parfois annoncée? J'hésite à m'associer à ton pessimisme interrogatif (et donc prudent ;-) ) Pas facile de regarder en arrière pour tirer une projection. L'accès à toute les musiques n'a pas d'équivalent dans le passé. Les moyens de création se sont multipliés. Alors? Comment se faire rencontrer l'écoute avec la création? Alors que le passé s'impose avec tout ce qui reste à découvrir pour chacun d'entre nous. Avons nous besoin de nouvelles oeuvres? Les artistes se sont-ils tournés vers de nouveaux moyens d'expression? Plus lucratifs? Il doit bien y avoir ne serait ce qu'une chanson pour répondre. à suivre

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    1. Tant de questions auxquelles je ne saurais te répondre avec justesse.

      Il y aura forcément nombre d'exemples selon les cas, les personnalités, les affinités et les fans pour me contredire ou me prouver le contraire.
      Je veux les prendre ou pas en compte, peu importe. Cela n'exclue pas le débat.
      Je ne souhaite pas être ici dans le constat pessimiste ou le passéisme de base. Ce n'est pas mon propos que de dire avant c'était mieux... c'était différent et chaque époque a pu le dire et se mettre en rupture avec la précédente.
      Je ne pressens aucune rupture réelle.

      Je sors d'un replay Sting/Arte...
      Intéressant, captivant et laissant pensif.
      La conscience artistique, ce truc filigrane qui te fait avancer et chercher.... progresser, oser.
      Faire rencontrer l'écoute et la création passera forcément par l'éducation, l'ouverture des portes culturelles, donner l'envie de la curiosité, de l'éveil, de s'élever. Ce sont des choix, Sting en parle fort bien, pourtant son milieu ne l'y prêtait pas forcément...

      Le passé est un socle sur lequel tu construis, imaginer créer en faisant fi du passé est totalement illusoire - c'est cela certainement les racines culturelles et sociales, les renier est se renier soi même. Pour autant elles nourrissent la création et peuvent, selon la personnalité et sa faculté de réinjection, d’appropriation ou autre visions personnelles ouvrir de nouvelles portes, de nouvelles données (Bartok, Stravinsky, Weill, Miles, Sting justement, Jackson qu'il soit Michael ou Joe ou encore Hendrix, les Beatles...).
      Comme tu le dis il n'y a pas d'équivalent à l'accès à toutes les musiques, c'est une force et en même temps une faille.
      Debussy a découvert la musique du gamelan à l'expo universelle et de là a ouvert des portes harmoniques inédites (Pagodes)...
      Une écoute (certainement réitérée), un flash de pensée, une recherche et un réappropriation...
      La pléthore d'informations permet elle cela ?...
      Le manque de recul comportemental face à cette surenchère m'interpelle.

      Si je m'interroge aujourd'hui c'est face à cette médiocrité affichée et devenue commune à laquelle on affuble le terme d'artistique, de créatif ou encore même de génie...
      Certes, historiquement l'affaire n'est pas nouvelle et les véritables génies ont souvent été posthumes avec le simple respect de leurs pairs de leurs temps respectifs, le plus parfait exemple restant Mozart...
      Peu eurent comme Wagner la chance de sponsors barrés... et pas des moindres avec un Empereur...

      Les racines, ce que tu peux en faire si ton esprit ose et que tu renies le formatage...
      Hier exposition Dali à Sainte Maxime - des racines tant familiales qu'éducatives ou religieuses explicites et pourtant... une créativité, bien au delà des fanfaronnades, estampillée génie.

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    2. suite :
      le sujet est vaste.
      les quatre accords en boucle sur Radioactive de Imagine Dragons ou encore Thinking out Loud de Sheeran entreront t'ils dans l'éternel comme ceux de Let it be ?...
      Le recul effectivement on ne l'a pas, juste se demander quelle est la réelle matière, la réelle identité, la vérité qui se cache derrière ces poncifs usuels... le fric ? le coutumier ? le manque de moyens culturels et créatifs ? ou peut être l'honnêteté avec une conscience réellement créatrice... tout le monde n'est pas Radiohead, mais il reste possible d'y aspirer ne serais ce que par éthique.
      Je n'ai pas la ou les réponses - le seul intérêt que je leur trouve à ces titres est leur simplicité pédagogique qui me permettra d'envisager de faire aller par la suite les élèves bien plus loin...
      Où ? ça je ne sais, eux par contre, munis de données et d'ouverture culturelle, de clés... sauront j'ose y croire, aller chercher ailleurs que vers l'ouverture des portes de la banalité, car, Michael Jackson ou Madonna, voire Lady Gaga pour laquelle j'ai un réel faible artistique en exemples, je crois que commercial ne rime pas forcément avec médiocre ou encore irréfléchi, voir inintelligent.
      Il faut avoir une sacrée intelligence pour créer comme eux des oeuvres s'adressant au maximum de personnes sans pour autant mettre leurs personnalités de côté.
      Mais, ça c'était au XXe... le XXIe est déjà bien entamé... et on parle encore d'eux comme si ils régissaient encore les choses...

      Comme toujours tu arrives, écris trois phrases et hop, il faut avancer, débattre, justifier, c'est bien là l'intérêt de t'avoir cité comme blogueur référent.
      Faire réfléchir l'auditeur, c'est bien là l'essentiel.

      Mil mercis.

      PS : oui cet attentat m'a interpellé, celui de Nice m'avait mis dans une profonde colère, celui ci me rend triste, infiniment triste, mais cette tristesse n'a pas de rapport ici. Cet article a été entamé il y a déjà un bon mois - mais je cours... après le temps, ce qui n'est pas nouveau.

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    3. ... Vu chez Charlu, à propos du dernier Burgalat. pour rebondir sur ta phrase "je crois que commercial ne rime pas forcément avec médiocre" M. Burgalat dit
      « Il y a beaucoup de merdes qui marchent dans tout ce qui sort et ça a toujours été le cas. Et ce n'est pas parce que ce que l'on fait ne marche pas que ce n'est pas de la merde. Et s'il suffisait de faire de la merde pour que ça marche, il y aurait beaucoup de milliardaires du disque... » (R'n'F 2017) .

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    4. Nombre d’obtus à oeillères devraient lire cette phrase en forme de citation.
      J'en ai débattu ailleurs... le dernier Radiohead en était la toile de fond et j'ai exprimé mon ras le bol de ces mecs qui vilipendent à partir du moment où ça se vend.
      En résumé, leur argument est : "ça se vend bien, ça a du succès, donc c'est de la merde"...
      Alors pour eux, de Mozart en passant par Vivaldi (les plus célèbres et vendeurs), pour ensuite le Kind of Blue de Miles ou encore allez au hasard Dark Side of The Moon, c'est sur cette échelle de valeurs.
      Je ne veux plus débattre avec ces gens - leur débat n'est pas constructif, il est équivalent au racisme (le racisme culturel et la discrimination culturelle existent par ces modes comportementaux et, là aussi, brident l'expression créative).

      Mais mon débat est ailleurs.
      Ça, si tu veux, c'est un débat vieux comme la notion d'artistique puisqu'il va avec.
      Ou de créatif, idem.

      J'en reviens donc à cela.
      La création s'enlise ou se passéise, voir s'auto-parodie, s'auto-pastiche, s'auto-reflète.
      Là n'est plus à mon sens l'idée de savoir ou comparer.
      Le point mort est installé ce, même en musique dite savante...
      Mais effectivement, parfois...
      Des flash, comme les magiques atmosphères orchestrales illuminant les textes de Claude Esteban composées par Graciane Finzi... que j'ai savouré lors du concert Nathalie Dessay/Claire Gibault à Ramatuelle - une piste probablement...
      Là mon esprit était en éveil permanent, cette musique contemporaine s'adressait au plus large des publics, c'est probablement l'étape à franchir afin justement de faire rencontrer l'écoute avec la création. Claire Gibault l'a d'ailleurs exprimé puisqu'elle fait jouer ces pièces dans des lieux non estampillés "temples de la culture" (lycées, cités, écoles, hôpitaux...).
      Ces femmes et j'insiste sur cet acte féminin (de transmission, d'interprétation comme de création et un public qui ne manquait pas de blablater sur ce fait) sont certainement la clé de ce qui va évoluer.
      Peut être là l'exemple dont tu parles plus haut.
      En y réfléchissant bien, je dis, peut être bien... ce, malgré qu'une part du public se soit levée et ai profité de l'entre rappel pour fuir - l'art contemporain, même volontairement présenté de façon ludique ou disons pédagogique au public, par des stars incontournables peinera toujours à éveiller la curiosité des obtus à l'esprit refermé.

      Album de N Dessay Pictures of America - des standards et ces poèmes sur ces cordes soyeuses pour installer l'art de Hopper.

      Bon Dimanche - nous sommes dimanche, je crois...

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  2. Hello Pax, content de te lire, je me doutais un peu pour ton planning et cette "pose" blog. Perso avant mon mini exile en Lusitanie je m'étais préparé qq chroniques à diffuser. Je savais d'avance ma flemme et du coup j'avais juste à trouver une onde hospitalière et venir cliquer "publier". D'ailleurs je me demande pourquoi je fais pas un pose réelle.
    Les oreilles aussi se sont reposées en dehors de l'auto radio qui pulse ma tonne de musique en vrac.. 5000 km en tout, ça fait pas mal d'heure de folk.

    J'ai trouvé un disquaire vinyl à Lisbonne, je me suis dit (d'après des anciennes infos) que Pax était passé par là. Du coup les classiques Pedro Abrunhosa et le grand Jose Fonseca.

    Le retour à la vie "normale" est une souffrance, alors je replonge dans mes étagères disques et ça repart.. Mes visites chez Gibert et autre disquaire me ruinent le moral, je sais pas ce qu'il se passe, nouveau magasin ? mon cerveau fatigué et démissionnaire ? je ne fout plus un pied à la fnac juste à 2 pas de mon boulot (ça frôle le scandale).. et je te lis, je comprends et te rejoins.. enlisement artistique... ton témoignage confirme pas mal mes sentiments, même si moi je suis très décalé musicalement parlant. Je reste sans cesse du côté très admiratif face aux musiciens, si qq chse ne passe pas, ou me laisse froid, je me dit surement que cela doit venir de moi et me barre illico vers des choses qui me font frissonner, voire me renversent.

    Je suis au taff, je vais revenir pour rebondir sur ton papier et sur les comm ;D Aussi, là je me cherche un peu pour reprendre le cours des choses.. je suis juste resté collé net (cadeau de Chris) sur le grand disque tout frais de Steven Wilson. Donc besoin de gros son, de technique pointue, d'écriture d'envergure, d'espace, de hauteur, de puissance avec de très belles mélodies. Les enceintes tiennent le chocs, c'est mon cerveau qui va exploser. A très vite. Amitiés.

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    1. Merci Vincent d'être passé par ici.
      Je n'ai pas encore trouvé le temps d'écouter le Wilson, mais je sais me régaler d'avance - ce qui, pourtant ne contredit pas mon sentiment.
      Wilson perpétue une lignée que j'aime et c'est parce que j'aime le prog que je m'y retrouve mais...
      Cette autre chose que je crois possible d'attendre où est elle ?...
      Même chez ECM qui pourtant reste une ligne de conduite avant gardiste et novatrice, le son, le triturage du jazz "nouveau" pour... cet état qu'on aime et dont finalement on pourrait ou devrait se satisfaire.

      Pas simple.

      Cet été j'ai vraiment touché souvent l'enfermement musical tout public, analysé les réactions des gens, tenté de comprendre ce qui se passe... l'essentiel musical s'est évaporé au profit de l'image, du son, du "matos", du superficiel...
      Pourtant certains tentent des propositions autres et cela peut même marcher.
      J'ai été invité dans quelques trios, duos quartets à jouer un peu d'inhabituel et ça fait vraiment du bien...
      Et j'ai constaté que les gens aiment ce genre de propositions artistiques autres et te le disent ("ah, super, votre répertoire, que des titres qu'on entend jamais"), alors pourquoi la majorité se cantonne à ces trucs basiques éphémères et inutiles ?... incapable de te répondre.

      J'aime ton mot retour à la vie normale... et la souffrance que cela induit.
      Curieusement cette année je vais être heureux de retourner au taff, j'ai eu de bons moments musicaux, mais pas assez pour me satisfaire... j'ai retrouvé mes claviers avec jubilation mais le répertoire régulier imposé m'a vite frustré et ennuyé malgré l'énergie mise à l'absorber positivement... la médiocrité donc...
      L'entendre dans le rayon du centre commercial, oui... et parfois même l'écouter attentivement...
      La jouer...

      Tu me cites Lisbone et hop, le plein de souvenirs...
      Y'a de sacré disquaires là bas... et une vie attirante.

      Folk, décalé musicalement...
      une solution certainement afin de ne pas forcément espérer, ce que je fais aussi en ré écoutant des vieilleries, en découvrant des artistes ou albums pas écoutés en leurs temps... ce plaisir là reste intact et je m'en réjouis.
      il me faut m'en satisfaire.

      Bon, cette semaine Wilson sera une priorité.

      Courage.
      à bientôt.

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    2. Comme promis un petit retour après une lecture attentive. Déjà, "pourquoi un blog, à quoi bon"... tout simplement parce que nous sommes là ;D et que tes pages musicales sont indispensables. Si pas de Pax, pas de Weather Report pour moi, ni Al Jarreau, ni .... la liste commence à s'alourdir.
      Dans tes pages donc, la puissance du contexte et de la musique dans son sens technique tout ce qui me manque, et passionnelle, le truc qu'on partage et qui peut s'échanger. Le poids de l'histoire vraie indispensable, l'océan de connaissances, la faim.

      Du coup, je comprends en imaginant ce que peut être ta mission pédagogique, professionnelle et une fois de plus la passion, le décalage de ta politique avec ceux que le publique écoute. La frustration donc. C'est une chose que je peux moi mettre de côté. Je suis juste du côté amateur et peut faire abstraction des masses bouffées par le capitalisme culturel. Je crois t'avoir déjà dit qu'il était impossible de plus en plus d'avoir une discussion sérieuse avec l’entourage, boulot, amis, famille, à tel point que j'évite et reste dans mon monde presque "autiste" tellement c'est même pas la peine d'essayer sans passer pour un branleur intello. Alors qu'il y a juste la faim, l'envie et les émotions devant un morceau Aldous Harding, ou Nils Frahm. Voilà même un autre exemple de blocage : ma mère grande amoureuse d'opéra et de classique (so père ténor) a fait un blocage sur Frahm, le néoclassique ou encore Dustin O'llaran sous pretexte que le piano était préparé (une pensée pour Pierre Henry) et qu'il y avait derrière qq sons parasites electro ou field recordings.
      Je crois franchement qu'il y a des castes, des trucs à ranger qqpart, la peur d'ensortir, de prendre un sentier bis plus petit, plus sombre, mais plus coloré, avec des arbres au feuillage autre que gorgé de chlorophylle. ça m'a fait un plaisir fou le fait que tu aimes Nils Frahm... ou Peter Broderick.
      Et puis il y a les tubes digestifs. C'est pas très sypa, mais je pense vraiment que lamasse a besoin de son poids rassurant de choses culturelles.. j'ai tjrs pensé que 80% des gens écoutaient la m^me choses, et 20% fouillait, était boulimique et passionné. Évidemment les chiffres ont une grande limite, surtout les states et les généralités.. mais j'essaye aussi, souvent, de m'expliquer ce décalage que toi tu vis au quotidien.

      Peut être j'ai une oreille qqchose pour recevoir autant d'émotions qqfois, pour pouvoir chanter qq chansons avec accords (tout comme je fais aussi la plomerie, le jardin, le bricolage, la mécanique de base...).. et pourtant j'aime les approximations aussi, les accidents artistiques, le sérieux me pèse souvent, et voilà que je suis sur Wilson depuis 1 semaine. L'approximation, l'accident ok, mais à condition d'avoir les bases solides .. Wilson a ses limites (hypertechnicité.. son de stade.. calibré...) mais c'est la condition obligatoire pour pouvoir se libérer sur plein de chose après. Et c'est pareil pour la peinture. Les bases avant tout. J'ai fait le chein à l'envers..et maintenant que je connais le niveau d'exigence que je me suis naturellement imposé, je flippe et reste devant le blanc comme un âne. Je veux pas refaire des trucs médiocres et me sentir "imposteur". Il m'aurait fallu qqun comme toi mais en peinture, une rencontre.. je finis vraiment pas croire que seul on peut pas faire grand chose...ou alors c'est de la branlette. Et pourtant 'il faut que tout le monde s'exprime" ??? j'en sais rien.. peut être pas.

      VTT ce matin, cyprès en taille cette aprem.. là c'est pose bière, une duvel avant de repartir jardiner et peut être balancer un billet sur de la musique prog toujours d'actualité.

      Je ne me relis pas..j'espère que c'est pas illisible :D
      Alors pourquoi un blog ?? parce qu'on est là ;D

      Biz
      amitiés.

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    3. Hello Vincent,

      J'ai lu ton retour attentivement - je n'y réponds que maintenant, c'est tardif mais comme tu le sais cet été est chargé.
      Un blog parce qu'on est là... c'est un acte qui devrait être suffisant en soit, tu connais largement mon point de vue sur la question et l'envie en dents de scies d'y croire encore un peu.
      Il n'y a pas que la sphère des commentateurs et parfois, par mail certaines lecteurs osent juste me causer et dire qu'ils me suivent, donc c'est devenu ce fait d'écrire sur la musique, presque une "responsabilité".
      Du moins d'écrire en l'abordant ainsi, finalement tel que je le fais dans mon métier, en détaillant, tant que faire.
      Pas en détaillant le côté encyclopédique que tu trouveras de toutes façons en creusant partout (j'ai eu débat là aussi là dessus), mais en essayant de comprendre comment ça fonctionne et pourquoi, ou pas, ça peut interpeller, émouvoir, rebuter puis qui sait, intéresser jusqu'à adorer (tu sais comme moi que certains albums, que certains artistes se "gagnent" ou se méritent)...
      Tu parles du "regard" des autres face à nos passions respectives de mélomane, musicien, ou autre angles face à l'art, la culture en général. Il existe et existera toujours, faut faire avec.
      Tu rejoins l'article de Chris "t'écoutes quoi comme musique" avec la réponse en forme de tri sélectif afin de ne pas passer pour un zozo autiste ou intello qui n'écoute que ce qui n'est pas connu... Tu balances Floyd, Madonna, U2, Mozart, Beethoven, Bach ou Diana Krall - que tu n'écoutes que peu ou parfois mais il faut bien "répondre"...
      Ça a au moins l'avantage de te situer...
      Ceci dit, pour ma part, dès que les interlocuteurs saisissent que la musique est mon métier, leurs interrogations penchent d'avantage vers des sujets plus pragmatiques et matériels, si tu vois ce dont je parle... car même s'ils me savent prof et donc avec salaire, le côté bohème artiste qui vit de pas grand chose voir de rien reste tenace dans les mentalités (un des gros boulets culturels qu'a laissé le romantisme et paradoxalement l'idée utopique du flower power).

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    4. suite :
      Mon boulot est donc une sorte de mission culturelle, ça l'est de plus en plus, disons plus simplement que pour moi ça l'a toujours été mais que depuis que cette notion culturelle a régressé au profit de la notion rentabilité/finance/budget une forme de "résistance" corporatiste s'installe et ce'est devenu conscience, même avec les aménagements contextuels obligatoires.
      Les élèves passent chez moi mon rôle est de les éveiller, de les rendre curieux sans pour autant ne tenir compte de ce qu'ils aiment, écoutent... ils sont venus là forcément un peu ou carrément grâce à ça donc, contrairement à certains collègues qui s'érigent sur piédestal élitiste en leur disant d'emblée que avant c'était de la m... et que maintenant ils vont avoir accès (avec un travail incommensurable en toile de fond) au "savoir"...
      Ce bienvenue au club des élites je le réfute depuis toujours et me bat contre, pour autant je ne supporte plus l'arnaque artistique, la médiocrité musicale, la facilité normative.
      Alors si l'on veut une stabilité voir une progression de la conscience artistique c'est entre les mains des acteurs éducatifs de la culture (et autre) que ça se passe.
      La société a énormément évolué, changé, comme le dit dev' l'accès à tout est inédit - il faut savoir en tenir compte et le prendre en compte sans pour autant pour ma part, rogner sur l'éthique, c'est une alchimie délicate, un équilibre fragile, mais c'est faisable avec la conscience et derrière ça chacun la sienne et son approche. Là tu rejoins l'affectif, le coup de cœur, la pluralité, la tolérance, du moment que cette conscience est derrière.

      Ta statistique 80/20 est bien optimiste.
      Personnellement je la réduirais à 92/8.
      Croire que le "milieu" musicien échappe à cette règle du simple fait que l'on a la talent, la capacité ou encore le don de savoir jouer d'un instrument est un leurre... c'est bien là aussi ce qui m'irrite parfois, mais là comme partout, effectivement tout le monde a le droit de s'exprimer.
      j'ai la même réponse que toi... parfois je me dis que...

      Bon la suite est en bas avec le retour envers le comm' de Chris, complémentaire.
      Bizs et amitiés en retour.
      à très vite

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  3. Ben voilà Charlu a tout dit ! :)
    Bon je suis d'accord avec toi et je dirais que la médiocrité se retrouve un peu partout dans l'ensemble de la société. ..mais c'est pas pour ça que nous on a envie de la retrouver en musique, parce que c'est un peu notre bulle, notre façon d'échapper à la médiocrité du monde. ..
    C'est clair que le XXI e siècle n'a rien inventé et ça fait un moment que tout se recycle. ..et même si Steven Wilson est là, il ne fait que perpétuer un vieil héritage. ...allez dans les belles choses il y a le nouveau Grizzly Bear dont j'essayerai de parler et qui pourrait peut-être te plaire. ..mais j'ai aussi de plus en plus de mal à dire des choses sur la musique, d'ailleurs je dois avouer que si je continue c'est en grande partie pour avoir le plaisir de vous lire. ..c'est pour ça que c'est important de continuer. ..enfin pour moi ça l'est ! ;)
    Oh et merci de me citer mais c'est me faire trop d'honneur ! 😆

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    1. Merci Chris de ta réponse.

      j'ai beaucoup aimé ton article interrogatif "et vous, vous écoutez quoi ?", curieusement en cette fin d'été nombre de problématiques comportementales de ce genre autour du culturel, de l'artistique, du créatif... se font jour.
      Nous voici en 2017 bientôt en mode conclusif et alors ?... quoi de neuf à l'horizon ?
      j'entends par là, de vraiment neuf, pas de ce qu'on aime forcément car patrimonial, héritage, suite, trace (s)...
      Non, du neuf.

      Alors comme le dit Dev ' est-ce bien finalement utile ou nécessaire ?
      Je n'en sais en fait strictement rien, cette idée de recherche d'ouverture, de progression était dans les esprits au XXe (école de Vienne/minimalisme-répétitif/jazz/rock-pop) et ça a brassé grave dans les têtes... tant de langages inexplorés qui ont vu le jour, tant de chemins déviants comme le dit Vincent sur lesquels on a osé s'engager et prendre des risques pour trouver autre chose...
      J'ai la naïveté de croire que c'est encore possible mais l'étau tant social que culturel s'est resserré et il faudra un esprit ou un collectif d'esprits lié (s) ou pas à un mouvement novateur soit global soit spécifique pour créer le déclic.
      Là on pourra parler réellement de génie car il aura dépassé l'immensité d'accès et d'informations actuel tout en certainement en ayant eu l'influence.
      Utile ? Je dirais historiquement oui, ne serais-ce que pour le bien de l'humain.

      Comme tu le soulignes la médiocrité est partout dans le monde, et encore ce terme est gentil rapport à ce qui se passe partout sur cette planète.
      L'idéal artistique semble plus que jamais futile rapport à ce quotidien désolant.
      Il le semblait pour Chopin, Debussy aussi... guerres oblige, peuples opprimés et misère tellement lisibles et pourtant...

      Je ne suis pas allé commenter sur ton article (j'ai répondu partiellement en comm' à Vincent plus haut).
      Il positionne réellement la fracture sociale et culturelle - pas nouveau, juste, peut être différent quant au fait de cet accès surdimensionné à la culture et à un tri à faire entre racolage et créatif car tellement de stratégies en oeuvre afin d'interpeller en tous domaines...
      Cette fracture sociale est un faux terme, elle est entretenue.
      On dé-culturalise dès l'enfance et on priorise rentabilité, pragmatisme, non rêve, utile en place de futile, l'artistique entrant dans cette catégorie sauf si, bien sûr il devient "rentable" alors il bascule dans le rationnel et donc devenir réellement créatif va être de plus en plus complexe.
      Le XX siècle a tellement évolué dans tous domaines... l'art et la musique en particulier n'ont pas échappé à cette évolution, tant en langages, en universalité qu'en technique/technologies et modèles scientifiques ou mouvements auxquels on s'est associé. Car finalement, tout n'est que pensée.
      C'est donc là la problématique de fond... la pensée.
      Aujourd'hui le premier guignol qui a une déviance de citation en l'actualisant en langage "in" se prétend philosophe, au mieux penseur... il en va de même en art bien sûr.
      Alors qui de quoi, où, etc...

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    2. suite :

      Nous souhaitons en effet pour agrémenter nos quotidiens que la médiocrité déjà bien présente, ne le soit pas plus que ça en musique.
      Comme toi je n'en ai pas envie et ma façon de m'investir afin que la balance ne penche du mauvais côté est de justement enseigner avec conviction la dimension artistique qui fera que la curiosité et l'envie permettront à certains de mes élèves ou étudiants de ne pas sombrer dans la facilité mais juste de chercher ailleurs ou du moins juste en eux mêmes et d'exprimer ainsi autre chose, autrement... De là, vas t'en savoir ce qui peut émerger ?...

      Quand je dis ça parfois je passe soit pour fou, soit prétentieux, soit ambitieux...
      Je suis juste conscient que si les acteurs de l'éducation ne le font pas, qui va le faire ?...
      J'ai eu des profs empreints de cette conscience - c'est une sorte de filiation que ce passage de mental, de comportement, de volonté de savoir considérer la médiocrité, justement, afin de la cibler pour mieux savoir l'éviter.

      J'ai cité vos trois blogs car leur complémentarité est formidable.
      Dev' pose et positionne des questionnements qui appellent à un recul, à chercher, à se placer.
      Vincent se passionne et charge poésie et d'émotion ses ressentis.
      Pour ta part tu sais orienter en quelques phrases justes et pertinentes pour faire passer ce que tu aimes tout en étant personnelle, impliquée et efficace.
      Avec vous trois, j'ai l'ensemble de ce qui me fait rester sur la toile et partager, écrire et avancer dans mes questionnements autour de la musique.
      J'ai des pistes, des écoutes, des recherches, des réflexions...
      Je commente parfois mais peu, car là encore certains débats m'apparaissent comme stériles ou inutiles, le temps je préfère le trouver ailleurs ou ici.
      Mais c'est chez toi que je trouve l'essentiel de ma matière pédagogique en actu - ce qui me permet, justement, de faire découvrir ailleurs que dans la médiocrité tout en restant totalement dans l'actualité.

      Il est effectivement difficile de dire des choses sur la musique.
      C'est mon quotidien et cette année il va se renforcer car je vais prendre des cours encore plus "techniques" et me retrouver face à l'écueil de devoir alimenter en technique (chose tellement facile si tu t'en contentes...) tout en n'oubliant jamais le culturel, l'affectif, le plaisir et la découverte...

      à très bientôt.
      Pas eu encore le temps de me plonger dans le dernier Wilson mais ça va venir très très vite... je roule ce soir pour ma dernière de la saison.


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  4. Eh bien je suis impatiente d'avoir ton avis sur le Wilson ! ;)

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    1. Avis largement enthousiaste...
      Hier, on s'est offert une sortie plage, à Sainte Maxime, fin de matinée, idéal... (je fais rêver un peu tt de même).
      Je me suis posé casque sur les oreilles et l'ai avalé gourmand d'une traite.
      J'ai tout adoré en vrac et en tout.
      Les compos, vraiment plus pop et moins "complexes" tout en restant hyper pensées et dans la lignée dont on a parlé ici.
      La prod et le son d'une rare limpidité tout en restant "vintage" (si toutefois ce terme peut imager l'idée), la dimension sans inutilités, l'effet (comme cette gratte qui se balade d'une oreille à l'autre ce qui aurait pu faire cliché et qui ici s'avère musique et axe intéressant) toujours approprié et pas de surenchère technologique, tout au service de la musique...
      Et puis ces solos, inspirés, technique sans trop, mélodique toujours, ...
      Sans oublier la voix (les voix car la voix féminine idem) qui est simple, naturelle, sans mimiques, sans ajouts, juste et parfaite.
      Un régal donc...
      Et moi qui me disait peut être ne pas remettre Wilson au couvert des élèves, je n'en suis finalement pas si sûr... qui sait, cette année encore...

      merci pour tt

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